Après « Billets de femme » en 2016, un album reprenant des textes de la poétesse Marceline Desbordes-Valmore, qui n’avait pas connu un grand succès, Pascal Obispo revient avec « Obispo ». Dans cet album de 14 titres, 18 en version deluxe, Pascal Obispo nous offre un très bel album complet où il aura composé les musiques et écrit pratiquement tous les textes. Ce nouvel opus est parsemé de plusieurs collaborations puisqu’en effet on retrouvera sur cet album différents duos.
Julie Obispo, son épouse, chantonne sur le premier titre de l’album « Et bleu », une ode à la femme, sous un fond de musique rappelant les années 80. Calogero l’accompagne sur « A Forthlin Road », un hymne à l’amitié et aux Beatles, puisque c’est le nom de la rue où McCarthney a vécu, et où « John et Paul ne font qu’un, à jamais l’un sans l’autre ». Sur « D’accord », la sensualité de la voix d’Isabelle Adjani et les vocalise d’Youssou Ndour se marient parfaitement à la voix de Pascal. La chanson provient sûrement de l’album qu’Obispo avait écrit pour Adajani et qui n’est jamais sorti. Philippe Pascal, du groupe Marquis de Sade, le rejoint sur un très bon « Je rentre » au texte nostalgique de l’enfance. Si on adorera tous ces duos, il faut avouer que les deux derniers seront moins bons. « Toxicomanes » avec Benjamin Biolay n’est qu’une succession de marques de cigarettes ou médicaments. Compte tenu des deux grands auteurs-compositeurs qu’ils sont tous les deux, si la musique est sympa, on est quand même déçu du texte. Il en est de même pour « Poète maudit » avec Christophe.
Il est sûr que Pascal Obispo s’est fait plaisir avec cet album y conviant tout ce beau monde. Il nous fait aussi plaisir en chanteur solo sur tous les autres titres. Obispo nous offre une panoplie de beaux textes et belles mélodies. Si le tonique et fédérateur « Chante la vie chante » a fait office de premier single, c’est une bonne chanson aux allures pop « Rien ne dure » qui est choisi en second single. Amoureux des mots et des belles voix, il rend hommage à Souchon et Voulzy avec tout simplement « Les chansons de Voulzy et Souchon » teinté là encore de nostalgie de son enfance, mais on préfère de loin son « Amy » pour Amy Winehouse. « On n’a rien fait de mieux » est une jolie chanson d’amour tout comme « Universelle solitude » qui reflète bien la société d’aujourd’hui et des réseaux sociaux. « Allons en fan » est lui aussi une très bonne chanson et rappelle, dans le thème, son « Fan », qui est l’un de ses plus grands succès. La version simple de l’album est clôturé par le très beau « On n’est pas seul sur Terre » où Obispo y raconte une histoire vécue, où « Il prit l’âme sans bras dans ses bras, le déposa dans le fossé sans défense, en lui chuchotant ça ira, ça ira ».
Si on peut trouver la version deluxe un peu longue avec 18 titres, cet album, mixé en partie par Benjamin Biolay et Pierre Jaconelli, est du très bon Obispo. Il est plus que sûr que la tournée qui commencera mi-janvier à Bruxelles et qui durera presque tout l’année, sera un très grand succès.