C’est dans la salle de l’Antarès au Mans, dans un décor très sobre avec un rideau qui change de couleurs au grès des lumières que Lara Fabian nous convie ce dimanche 12 octobre pour son septième show de la tournée Je suis là. Dans une robe noire très classe, elle nous offre ses plus grands tubes ainsi que les nouvelles chansons qu’elle a coécrites pour l’essentiel avec Slimane.
Une fois apparue sur scène, et pas juste en ombre, Lara Fabian enchaîne Si tu m’aimes, La différence, Tout, dont l’accompagnement au violon arrangé par Yaacov Salah est magnifique. Elle le remerciera d’ailleurs, ainsi que son frère, à plusieurs reprises, de leur talent incontestable. Elle aura également des mots tendres pour Slimane en disant qu’il y aura eu dans sa carrière « un avant et un après Slimane », au même titre qu’il a eu « un avant et un après Johnny et Maurane » et leur duo respectif. Effectivement, l’album avec Slimane a été comme une renaissance, un point culminant de la résilience.
Si son titre Une fleur à la bouche ne nous avait pas forcément marqué en version studio, celui-ci prend une dimension toute nouvelle par la douceur de la voix de Lara, assise en bord de scène. Juste avant, quelques fans auront profité d’un petit temps mort pour lui offrir des fleurs. L’un d’eux aura même un câlin et intérieurement, tout le public d’Antarès aura un petit soupçon de jalousie car serrer dans ses bras Lara Fabian, c’est respirer son âme pure et délicate. Après Ta peine et Adagio, Lara Fabian s’éclipse pour se changer et durant cet interlude musical, les fans reconnaitront La lettre, Parce que tu pars et Bambina. Là aussi, certains choix de chansons peuvent surprendre, aucune trace des albums Papillon et Le Secret (certes moins bons que les autres) et beaucoup de Pure et de Nue. Les fans purs et durs repartiront peut-être un peu déçus que les chansons soient un peu plus « tout public ». D’un autre côté, elle ne peut pas tout chanter (même si on ne serait pas contre).
Dans une robe marron, qui rappelle la pochette de l’album, elle revient sur scène pour Broken vow, Tu es mon autre (avec sa choriste). Lara nous parle aussi, nous fait rire, nous raconte sa vision de la vie, de l’amour, du bonheur. Elle nous offre un Hypersensible bouleversant de sincérité, reprend Immortelle et J’y crois encore avec joie. Après Je t’ai cherché, le public chante avec elle, haut et fort, Je t’aime, où là aussi l’arrangement des cordes nous saisis d’émotions. Les espaces entre les chansons sont parfois un peu longs sûrement parce que le concert n’est pas encore totalement rodé et que Lara nous a habitué à une ambiance de folie à chaque seconde durant ces concerts. Une chanson comme Ton désir aurait été par exemple plus efficace pour mettre l’ambiance que S’il ne reste qu’un ami (sans enlever la beauté de la chanson). Il est certain qu’elle et son équipe sauront rectifier ces petits défauts et que tout sera parfait pour son concert à l’Accord Arena de Paris, le 7 décembre prochain, son premier Bercy en plus de 30 ans de carrière.
Lara va à la rencontre du public avec Je suis de toi. C’est délicieux de la voir si proche de nous mais cela ne permet pas de profiter au maximum de la voix de Lara sur cette chanson aussi parfaite soit-elle que Vianney lui a faite. Elle remonte sur la scène pour Humana et I will love again. Le public est resté debout et chante à tue-tête, la folie est enfin là mais la fin du concert aussi.
Accompagnée de son violoncelliste et de Yaacov, au piano, elle revient pour une dernière chanson. Elle nous présente Pas sans toi (coécrite avec Rick Allison) comme l’hymne à l’amour entre elle et son public. Elle finit son spectacle en nous laissant du bonheur et des étoiles plein les yeux et les cœurs…
Et Luisa, sa maman, qui aurait eu 84 ans ce soir-là, était là dans chacune de ces secondes d’éternité qu’elle a offert à ses fans.