C’est au Casino de Paris et dans un décor très simple, un escalier sur le coté, un écran géant de l’autre et un grand lustre au milieu de la scène, que Patricia Kaas a donné rendez-vous à son public (pas uniquement parisien) pour 10 dates (5 soirs à la suite par semaine).
Au début du spectacle, l’écran géant s’allume, des images défilent et défileront presque tout le long du spectacle (d’elle essentiellement) et la voix de Patricia Kaas surgit comme venue d’un autre monde où tout n’est qu’émotions et passions. Elle nous présente ses musiciens (pailletés au visage), sa danseuse (surprenante), ses techniciens.
Kabaret, voilà le nom du spectacle et du nouvel album, Patricia Kaas souhaite y faire un hommage aux années 30 et aux femmes de cette période. Le ton est donné, Mon mec à moi le confirme. Elle chante majoritairement les titres de son nouvel opus comme Faites entrer les clows, La chance ne dure jamais, Pigalle. Cette femme, cette artiste est une magicienne de l’émotion, elle nous enivre de sa voix, de son regard d’un bleu si rare.
Qu’elle soit masquée ou quelque peu dévêtue, qu’elle soit sur des talons aiguilles ou nus-pieds, habillée à la Piaf ou à la Madonna, elle est passionnante et passionnée. Elle est envoutante et envoutée quand elle danse et re-danse encore, seule, avec sa danseuse ou à la barre comme une vraie pro, comme si elle avait fait ça toute sa vie. Elle est troublante et troublée comme dans Une dernière fois ou Entrer dans la lumière. Elle est surprenante et nous surprend avec des arrangements qui rendent (au début) méconnaissables ses grands succès Les hommes qui passent, Une fille de l’Est, Je voudrais la connaitre.
Beaucoup diront qu’elle a changé, que son album et ce spectacle sont un tournant dans sa carrière. Il n’est que le tournant d’une musicienne et interprète accomplies aux multiples facettes qui n’a plus peur de se montrer telle qu’elle est. C’est au fond une suite logique à son parcours hallucinant et déconcertant. C’est donc, aussi logiquement qu’elle nous offre un spectacle à la hauteur de son talent et peut-être aussi qu’elle reprends pour la première fois depuis bien longtemps, un de ces premiers succès qui à déjà 20 ans, un détonnant Elle voulait jouer cabaret.
Elle n’oublie pas non plus de jouer, de parler avec son public. Ceux, qui étaient conquis d’avance, en sortent encore plus conquis. Ceux, qui venaient pour la première fois, n’ont qu’une seule envie, y retourner. Elle termine son show par Et s’il fallait le faire, premier single de l’album, plébiscité par ses fans via son site officiel. Nous aussi, grande et magique Patricia Kaas, nous aussi, «s’il fallait le faire, nous arrêterions la Terre, nous éteindrions la lumière» pour vivre et revivre ce moment troublant d’émotions, de bonheur infini…
Non, en fait, c’est plutôt… Si nous pouvions le faire…