Il y a des soirs comme ça où l’on sait d’avance que l’on va passer une bonne soirée, puisqu’on sera avec une interprète hors du commun qu’est Lara Fabian, en espérant que celle-ci nous surprenne et ne s’arrête pas au «quand dira-t-on» comme elle a parfois trop l’habitude de faire…
Tout de rouge vêtue, pour la première tenue, cette amoureuse du public arrive par la fosse (assise) et débute le concert par sa reprise de Mamy Blue de Nicoletta, puisque évidemment ce soir, nous aurons droit à une bonne partie de son album de reprise Toutes les femmes en moi. Entre plusieurs standing ovations, elle nous ouvre son univers musical, celui de ces femmes qui «l’ont faite», comme elle dit. Lara est une femme qui aime et qui n’a pas peur de le dire et qui va nous offrir un spectacle hors du commun.
Nous voulions être surpris, nous le saurons. Qui n’a pas rêvé d’avoir autant de belles voix, d’artistes en un seul soir ? Puisque par la biais d’une technologie au plus haut point, nous aurons sur scène avec elle toutes ces femmes en elle. Ainsi, après nous faire revivre ce jour où elle était montée sur scène gamine au spectacle de Nana Mouskouri, elle se permet de prendre un cours de piano avec Véronique Sanson et son piano volant, puis d’être magiquement accompagnée par Catherine Lara et son violon. Elle reprend Barbara, Dufresne, Hardy (avec qui elle discute avant), Maurane (en dansant avec elle), puis fait un pied-de-nez aux critiques en nous avouant son amour fraternel et incommensurable pour Céline Dion.
Lara nous ouvre donc son univers, et tout ce qui l’a bercée durant son enfance, et elle se lâche enfin en osant même nous chanter les chansons des dessins animés de sa jeunesse. Tout le monde n’oserait pas, avec le statut comme elle a, reprendre à la fois Capitaine Flam et Candy entre deux standards de la chanson française. Pour les fans purs et durs (parfois, et c’est dommage, trop hystériques par moment), et les gens venus plus pour faire plaisir un ami ou un conjoint, Lara n’oubliera pas de nous chanter ses plus grandes tubes dans un medley d’un petit quart d’heure (Tout, Immortelle, J’y crois encore entre autres). Puis, elle interprète en intégralité La différence et Humana, sur laquelle elle fait (comme à chaque fois…) chanter le public.
Lara nous touche par sa simplicité et par son indéniable talent d’auteur quand elle nous lit la lettre qu’elle a écrit pour Dalida dont « la générosité naturelle et la pureté dont elle était faite lui ont fait l’aimer inconditionnellement »… Et c’est exactement pour ça que son public l’aime… car c’est ça… Lara… c’est la générosité, c’est le feu sous la glace, la force de l’Etna sous la douceur exquise que renvoient les neiges canadiennes…
On lui en voudra un peu pour cette fin de spectacle qui nous laisse sur notre faim, tellement la magie de sa voix nous avait transporté vers un ailleurs où tout n’est que passion et délectation. Elle termine donc son show par J’ai besoin de parler, en clin d’œil à la grande Ginette Reno, et puis par un hallucinant Adagio qui donne, à elle comme à nous, des frissons du début à la fin de l’interprétation.
Ce soir, Lara nous a montré, prouvé, qu’être une femme qui ose est qui n’a pas peur de ce qu’elle est, est une femme accomplie et réelle. Ce soir, à chaque seconde, l’irréel était au rendez-vous, et nous faisait nous sentir vivants. Et le bonheur était vraiment là…
Ce soir, c’est un peu comme-ci, chacun d’entre nous avait frotté la lampe d’Aladin pour y faire trois vœux : celui d’être surpris, celui d’être transporté, le troisième étant d’un jour revivre ce moment, comme une nuit magique où l’on apprend que l’amour existe encore, où on ne peut qu’en ressortir amoureuse…
Ce soir, le génie ne portait qu’un seul et unique nom… Lara Fabian… Et comme pour tous les génies… la durée de sa carrière n’aura d’égal que son infini talent…