C’est avec Refaire danser les fleurs que Julie Zenatti revient après presque 6 ans sans album solo. Elle avait participé au concept multiartistes Méditéranéennes avec Chimène Badi et Elisa Tovati, entre autres. Comme à l’habitude, Julie Zenatti a coécrit en totalité ce nouvel opus aux airs résolument pop et poétiques. Julie s’offre deux duos, Et pourquoi pas ? avec Alban Lico (qui a notamment travaillé avec Slimane et Vitaa pour Versus) et Rien de spécial avec Rose. Si les duos sont plutôt sympas, avouons-le, on préfère les chansons solos de l’album. Ainsi, on aimera particulièrement Crocodile en croisière qui nous donne vraiment l’envie « d’aller voir la mer quand tout va de travers », Comme un pirate en mer qui nous rappelle de garder « le commun comme on garde un trésor. »
Cet album, qui nous apporte fraicheur et bonne humeur, a aussi et évidemment des belles doses d’amour, notamment sur Leçon de moi dont la musique met, comme on l’aime, la douce voix de Zenatti en valeur. L’amour et sa voix sont aussi présents avec entres autres Paisiblement fou où l’amour est beau quand il survit au « paisiblement fou du quotidien ». C’est d’ailleurs avec son mari qu’elle a tourné le clip vraiment drôle de la chanson.
À l’écoute de cet album, sans savoir pourquoi on se surprend à penser à France Gall et Michel Berger, peut-être parce que parfois les intonations de la toujours sublime voix de Zenatti nous rappellent celle de France, peut-être parce que la dernière chanson de l’album Plein phare a été écrite avec Martin Rappeneau, un digne héritier de Berger, peut-être parce que dans Refaire danser les fleurs, la formule « comme comme comme avant », nous fait indéniablement penser au Paradis blanc. La nostalgie de cette belle époque de la chanson française nous prend et on remercie Julie Zenatti de lui rendre ses lettres de noblesse, quelque peu perdues ces derniers temps. Elle qui se demande « Comment elle fera la France, sans France et sans Jojo » peut se rassurer, car avec cet opus elle ne fait pas uniquement redanser les fleurs, mais elle nous donne l’envie de bouger, la motivation d’y croire et d’espérer, elle met « un peu de (baume au) cœur dans tous les haut-parleurs » et par les temps qui courent, on la remercie.
Alors, si sans étonnement, vous vous surprenez à écouter l’album en boucle et à vous dandiner sur votre chaise, en attendant ses concerts, reportés à plusieurs reprises à cause des conditions sanitaires, n’hésitez pas une seconde à assister à livestream donné le 4 février prochain en direct de La Scala.