Le 5 novembre dernier, Céline Dion nous est revenue avec un album français Sans attendre. Le premier depuis 5 ans, et peut-être même le meilleur depuis sa première collaboration avec Jean-Jacques Goldman et D’eux. Si Goldman n’y est plus, d’autres le sont. Ces autres sont tout autant méritants et talentueux… Stanislas, Le Forestier, Hesme, Miossec,Gategno, Ferland, Hallyday, Grand Corps Malade… Qui aurait crû que le slameur préféré des français aurait écrit un jour pour une interprète d’un autre style que le sien ? Cette collaboration est peut-être ce qui apporte la première perle rare de cet album. Fabien Marsaud (alias Grand Corps Malade) donne à Dion un texte d’une sensibilité et d’une poésie remarquable avec La mer et l’enfant.
Pour rappeler son statut de star internationale, Dion s’offre trois duos, avec trois artistes connus et reconnus par leurs pairs : Jean-Pierre Ferland, Johnny Hallyday et Henri Salvador. S’il est vrai que celui avec Salvador, Tant de temps, est posthume, et est surtout là, à mon sens, pour réaliser le rêve de Céline qu’était d’unir sa voix à la sienne, les autres méritent qu’on s’y arrête. Le duo, Une chance qu’on s’a, avec le Québécois permet à Céline de mettre sa voix en valeur, comme ça n’avait plus été le cas depuis un moment. L’intensité et la couleur de l’union de leurs voix donnent un vrai moment de chair de poule. Le duo avec Johnny, L’amour peut prendre froid, aux guitares rock à la mode Miossec, permet d’offrir un mélange énergique et entrainant. Cette énergie est semblable à son Qui peut vivre sans amour, qui est d’ailleurs le 3ème single choisi.
Sans attendre ne compte pas que des tubes, c’est vrai. D’ailleurs, L’attente est celle qu’on écoute en dernier, voir même peut-être plus au bout d’un moment. Le miracle n’a pas le meilleur texte mais est joliment orchestré. Parler à mon père , premier single, est signé Jacques Veneruso et on le comprend bien dès les premières notes, comme Celle qui m’a tout appris mais dont le texte est signé de Nina Bouraoui. Elle avait déjà écrit Immensité et Mes paradis dans l’opus précédent. Moi quand je pleure de la plume de Le Forestier n’est pas du grand Forestier, mais Stanislas a bien su mettre le texte en valeur. Je l’admets donc, grande admiratrice de Dion que je suis,tout l’album ne compte pas que des perles rares… Pourtant, les amoureux des mélodies, les amoureux des voix, les amoureux des arrangements délicats et sensibles, tout simplement les amoureux des belles chansons aimeront forcément Si je n’ai rien de toi, Je n’ai pas besoin d’amour et surtout le sublime Que toi au monde, un texte du au combien talentueux Plamondon (un des seuls vrais anciens dans cet album). La voix de Céline y est d’une infinie beauté et l’arrangement des cordes donne à sa voix encore plus de sensibilité, et apporte ce voile qu’on met sur les douleurs trop grandes pour mieux vivre ensuite. Les petits pieds de Léa reprennent aussi le thème de la perte d’un enfant. Ce texte est d’une douceur délicate. Dion reprend aussi Brel avec Ne me quitte pas, très belle reprise, un peu comme elle seule sait les faire. Elle la chante d’ailleurs sur la scène à Vegas.