Le 16 juin dernier, au Zénith de Paris, Lara Fabian est venue enchanter son public pour une seule et unique date en France. Accompagnée par 5 musiciens et deux choristes, toute de noire vêtue, elle rentre sur la scène devant un public conquis d’avance. Ce même public risque pourtant de lui en vouloir un peu que la plupart des chansons de ce soir soit en anglais. En effet, Fabian vient présenter dans le cadre d’une tournée mondiale son dernier opus en anglais intitulé Camouflage sorti en octobre dernier. Si d’ailleurs la pochette de cet album est très américanisée, le spectacle lui ne l’est absolument pas et c’est tant mieux. Lara Fabian a su garder ce qui fait ce qu’elle est et pourquoi le public l’aime.
C’est donc entre simplicité et classe, entre rires et larmes qu’elle va nous envoûter pendant deux heures par sa voix et son charme indéniable. Nous aurons donc le droit entre autres à Chameleon, Growings Wings, If I let you love me, I’m breakable, Camouflage… Si parfois, le public semble moins à l’écoute de certaines de ces chansons, il ne manquera pas de lui montrer son amour et son soutien en l’acclamant régulièrement comme sur Humana dont le refrain sera plusieurs fois répété en une seule et même voix. Le public l’acclamera aussi après son déchirant Tu es mon autre pour son amie Maurane, récemment disparue, et avec qui elle avait enregistré la chanson en duo il y a presque 18 ans. Lara Fabian qui n’avait jamais pensé un jour chanter ce duo sans Maurane l’a pourtant fait à merveille pour lui rendre un hommage digne de ce nom.
On pourra s’interroger un peu sur le choix de J’ai zappé entre Painting in the rain et We are the storm. Effectivement, cette chanson reste dans le message que Lara porte dans les deux autres chansons où elle nous dit que l’amour est la couleur que nous devrions porter, que si on voulait on pourrait être notre propre salut. Pourtant, J’ai zappé n’est pas la chanson la plus aimée du public et avouons-le, pour un unique concert, d’autres titres auraient été préférés comme La différence, Deux ils, deux elles, ou bien les sublime L’oubli et Ma vie dans la tienne de son dernier album français, d’autant plus que David Gategno, un des coauteurs de l’album, était présent dans la salle.
Alors que l’ambiance est déjà à son comble, vient le moment de la déclaration de Lara à son public. Elle le remercie pour ce lien indéfectible et indéniable qui s’est tissé entre elle et lui et c’est donc logiquement qu’elle lui dédie deux de ses plus belles chansons avec Je t’aime et Pas sans toi. Elle donne la chair de poule ensuite avec Choose what you love most (let it kill you) et Broken vow, puis continue à nous donner des frissons avec sa parfaite reprise de Je suis malade de Serge Lama. Après nous avoir rappelé que la perfection n’existe pas avec Perfect, elle reprend Requiem pour un fou en souvenir de Johnny Hallyday. Elle finit en transformant le Zénith en une boite de nuit géante avec I will love again. Et dans un dernier rappel, dans une robe étincelante, elle offre une dernière pépite d’or avec son Adagio.
Avec ce spectacle et son interprétation, Lara Fabian prouve une nouvelle fois qu’elle est bel et bien l’une des plus grandes interprètes de ces trente dernières années. Comme elle le dit elle-même en nous présentant durant le spectacle son subtil We are the flyers, l’important ce n’est pas la manière dont on atterrit, mais de prendre son envol. Une chose est sûre, c’est que ce soir, après un concert comme celui-là, le public parisien n’aura aucune envie d’atterrir, mais plutôt de rester en plein vol, en pleines doses de bonheurs et de plénitudes. Ce soir laisse présager encore de belles et longues années d’amour entre Lara Fabian et son public. Et c’est d’ailleurs avec impatience que celui-ci attend son prochain album français qui devrait sortir avant la fin de l’année…